Randonnée planétaire sur les baous.

Echelle : 1 milliardième

Introduction :

Ce n’est pas, seulement, des bottes de sept lieues que cette randonnée vous propose de chausser, puisque vos simples baskets vont vous permettre de faire des pas de plusieurs centaines de milliers de kilomètres !

En effet, à l’échelle choisie par les enfants, un mètre sur le terrain représente un million de kilomètres dans l’espace.

Le Chemin Planétaire consiste à imaginer que l’on parte du Soleil en ligne droite dans une certaine direction (voir page centrale) qui mène jusqu’à l’orbite de Pluton à l’endroit où la lointaine planète se trouve à sa distance moyenne du Soleil.

Mais, n’anticipons pas, et suivons pas à pas ce chemin depuis son départ au bas de la rue du Baou...

Parcours :

Vous êtes face au Soleil, il mesure 1,4 million de kilomètres de diamètre. Suivez le chemin qui monte à votre droite, vous n’allez pas tarder à sentir la gravité qui tente de vous retenir, mais courage, elle diminuera au fur et à mesure que vous vous éloignerez de notre étoile qui à elle seule représente plus de 99 % de la masse totale du système solaire.

Vous avez déjà parcouru 58 millions de kilomètres. Mercure n’est que cette petite boule ronde de presque 5000 km de diamètre. Il peut y faire très chaud côté Soleil : 430° C, mais côté nuit la température peut descendre à –170° C. Cet écart record est dû à l’absence d’atmosphère et à la rotation particulièrement lente de la planète.

A 108 millions de km du Soleil, la deuxième planète ressemble à la Terre par son diamètre, mais la ressemblance s’arrête là, car sous son voile pudique de nuages blancs, Vénus cache un véritable enfer : une température quasi permanente de 450° C et une pression de 90 bars au sol, soit l’équivalent de la pression que l’on peut trouver sur Terre à 900 m sous la mer !

La troisième planète, nous est plus familière. C’est ici, à 150 millions de km du Soleil, le seul endroit dans l’univers où nous connaissons, actuellement, la présence d’eau liquide. La Terre est également la première planète à avoir un satellite naturel : la Lune.

Mars a bien deux petits satellites, mais beaucoup trop petits pour pouvoir être représentés à cette échelle. Phobos ne mesure que 26 km dans sa plus grande dimension, et Deimos se contente de 16 km.

Vous voici, maintenant, au cœur de la ceinture d’astéroïdes. Cérès est le seul représentant qui, grâce à son diamètre de presque 1000 km, pouvait figurer sur ce chemin planétaire. Vesta, le deuxième par la taille ne fait que 500 km. Plus de 10000 astéroïdes portent un nom, quelques-uns ont déjà été photographiés de près par des sondes qui ne faisaient que passer. Le 14 février 2000, la sonde NEAR s’est satellisée autour d’Eros, un gros rocher en forme de cacahuète de 33 km de long, avant de se poser en douceur un an après.

A 780 millions de km Jupiter est la plus grosse de toutes les planètes. C’est aussi la première des planètes dites gazeuses, car elle possède autour d’un noyau une immense atmosphère d’hydrogène. Jupiter a de nombreux satellites dont quatre gros découverts par Galilée en 1610.

Les distances entre les planètes s’allongent, vous avez déjà franchi, depuis quelques minutes, le milliard de kilomètres et vous êtes enfin arrivés à Saturne. Célèbre par ses magnifiques anneaux, cette planète a une particularité : sa densité est la plus faible de toutes les planètes ; si l’on pouvait la mettre dans un bain, elle flotterait !

Uranus, la planète couchée : son axe est incliné à 82° sur le plan de l’orbite. Vous pouvez imaginer, ici, ses nombreux satellites tournant dans un plan presque vertical.

A presque 4,5 milliards de kilomètres, Neptune a été découverte par le calcul. Les écarts des positions d’Uranus par rapport aux prédictions ont vite fait penser à la présence d’une nouvelle planète. Le Verrier calcula en 1846 la position de la planète perturbatrice et communiqua ses résultats à l’astronome Galle qui la découvrit à moins d’un degré de la position annoncée. C’est la sonde Voyager 2 qui nous a révélé que Neptune était si bien nommée, elle est en effet d’une magnifique couleur bleue, comme cette mer vers laquelle vous allez descendre en prenant le chemin de gauche quelques mètres après le panneau.

Vous voici arrivés au terme du voyage, au niveau de l’orbite du couple Pluton - Charon. Ces deux corps sont encore bien mystérieux, puisque aucune sonde n’a pu les approcher. Nous pouvons toutefois parler de planète double. En effet, Charon a un diamètre proche de la moitié de celui de Pluton et les deux astres tournent l’un autour de l’autre en un étrange ballet : Leur centre de gravité commun se trouve entre les deux et chacun semble montrer en permanence la même face à l’autre.

Et après ?

Pour vous, un raccourci dans l’espace-temps vous ramènera rapidement dans la banlieue de Saturne puis à Saint Jeannet par le même chemin. Mais si nous pouvions poursuivre notre randonnée spatiale, nous rencontrerions quelques petits corps récemment découverts de la ceinture de Kuiper.

Imaginez que vous ayez parcouru ce chemin à la vitesse de la lumière (300.000 km/s), vous auriez mis 5 h 1/2 pour arriver à Pluton. Il vous faudrait marcher encore 4 ans avant de rencontrer une étoile !

Tableau de données :

Le Chemin Planétaire de Saint Jeannet a été réalisé, grâce à l’aide de la mairie, par la classe de Cours Moyen de l’école du village et l’association Mintaka.

A partir des données du tableau précédent, les 27 enfants ont d’abord choisi l’échelle, il fallait pouvoir représenter à la fois des corps de seulement 1000 km et une distance de presque 6 milliards de km.

Ensuite, chaque enfant a tiré au sort un astre : étoile, planète, satellite ou astéroïde. Coïncidence, il y a 27 corps de 1000 km ou plus dans notre système solaire !

A l’aide de perles, chacun a cherché à représenter l’astre choisi puis ensemble ils ont fait des maquettes des différents systèmes planétaires où les satellites étaient à la bonne distance de leur planète.

Le jeudi 23 mars 2000, à l’aide d’un odomètre, ils ont mesuré les distances sur le terrain, avec le plus grand soin. Ils ont ainsi pu prendre conscience du fait que notre planète n’était qu’une toute petite boule perdue dans l’espace !

Il ne restait plus qu’à pyrograver les panneaux...